N°145

L’édito du rabbin Delphine Horvilleur

Spécialiste de la condition et de la protection animales, la philosophe Élisabeth de Fontenay interroge la relation de l’homme à l’animal dans la tradition juive.

Placer l’homme tout en haut d’une hiérarchie du vivant est une démarche à la fois délicieuse et dangereuse, une représentation dont il faut se méfier.

Une exploration de la loi juive concernant les animaux nous emmène découvrir non seulement son originalité, mais surtout sa pertinence actuelle, qui obligent l’homme moderne à élargir le champ de son altérité.

À l’heure où des groupes de pression mettent en cause l’abattage rituel en Europe, il serait sage de réunir producteurs, défenseurs des animaux, juristes et autorités religieuses et vétérinaires pour envisager les moyens de respecter au mieux l’animal destiné à la consommation.

Alors que l’abattage rituel pose question en Europe, nous vous proposons quelques réponses des rabbins Yeshaya Dalsace et Rivon Krygier et de la spécialiste en droit hébraïque Liliane Vana. N’y a-t-il aucune alternative qui permettrait de diminuer la souffrance animale tout en restant kasher? Le bien-être animal ne concerne-t-il que l’abattage ou faut-il repenser l’élevage dans sa globalité?

Le judaïsme a un rapport très particulier à la consommation de viande. S’il ne l’interdit pas lorsqu’elle est casher, nombre de juifs, à toutes les époques, ont considéré qu’il ne s’agissait que d’une tolérance qu’il fallait tendre à dépasser.

Dans Confessions d’une mangeuse de viande, la juriste et chroniqueuse Marcela Iacub, spécialiste des questions de bioéthique, interroge avec impertinence les habitudes carnivores de nos sociétés.

On entend parfois dire que « les juifs n’aiment pas les chiens », sans trop comprendre d’où cela vient ni s’il y a le moindre fondement à cette assertion.

Le lion a six noms dans la Torah, qui le mentionne à de nombreuses reprises. Chacun de ces noms renseigne l’un des aspects de l’animal royal et ce qui lui confère tant d’estime biblique.

Plus que dans le cadre urbain qui a marqué les débuts de l’histoire des juifs en Alsace mais n’a pu s’affirmer qu’à partir du dernier quart du XIXe siècle, c’est dans la campagne que s’est forgé progressivement un judaïsme spécifique, une modalité particulière du rapport à soi-même et aux autres.

La casherouth, les noms de clans, la pose des téfilines, la matrilinéarité constituent-ils des indices de cultes animaux chez les premiers Hébreux ?

Deux types de sacrifices se croisent, se mêlent et se complètent dans la Torah, l’animal et le végétal. Ils correspondent chacun à un mode de vie, nomade ou sédentaire.

Dans le judaïsme, l’accomplissement des mitsvoth, se fait parfois à l’aide d’objets conçus à partir de matières animales. C’est le cas du shofar comme celui du cuir des téfilines, du klaf de la mezouza ou du Séfer Torah. Ce n’est pas dû au hasard, selon le rabbin loubavitch Haim Nisenbaum, pour qui tout doit servir à l’élévation de chacun des éléments de la Création.

Le rabbin Marc-Alain Ouaknin s’est penché sur l’Arche de Noé, pour écouter la poésie qu’elle laisse dans nos âmes d’enfants et dans nos rêves d’adultes. Le designer Élie Papiernik l’accom – pagne en dessin.

L’interprétation nouvelle, proposée ici par un fidèle du MJLF, offre une explication possible à la lecture du livre de Jonas le jour de Kippour.

Dans le sud de Jérusalem, le Zoo biblique accueille une structure étonnante, évoquant l’Arche de Noé, conçue par l’architecte suisse Mario Botta et l’artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle.