
Alors que le monde « d’après » ou le monde « d’avec » le Covid-19 démarre à peine, j’ai envie d’imaginer Arthur Miller, le célèbre dramaturge américain, heureux. Pourquoi donc ? Simplement, parce que dans cette période si particulière que nous venons de traverser, le souhait qu’il formulait à propos de la presse et du journalisme, en 1961, dans un entretien accordé au London Observer, s’est exaucé. Ce jour-là, Arthur Miller déclarait: « Un bon journal, c’est une nation qui se parle à elle-même ».
De prime abord, convenons-en, le rapport avec la façon dont les médias ont travaillé durant cette crise peut paraître lointain. Et pourtant, il existe, et c’est en regardant en profondeur la façon dont l’information s’est fabriquée durant cette période qu’on en prendra toute la mesure et que l’on saisira une réalité que l’on ne croyait pas toujours possible: oui, les médias ont globalement très bien travaillé durant cet épisode.
Pour l’une des premières fois dans l’histoire de la presse et du journalisme, un seul fait a littéralement recouvert tous les autres. En mars, plus de 80 % du temps d’antenne a été consacré au Covid-19.