
AU COMMENCEMENT, LORSQUE DIEU CRÉE L’UNIVERS, tout n’est que séparation et distinction:
– Il sépare les eaux du ciel d’avec celles de la terre,
– Il crée les plantes et les animaux, chacune et chacun selon son espèce,
– Il opère une distinction entre les jours de la semaine: ceux où l’on travaille et celui où l’on ne travaille pas .
Ainsi la création divine est-elle une mise en ordre, une différenciation. Au commencement était la séparation ! Et elle se poursuit, se développe, se déploie, tout au long du Pentateuque:
– Il convient de séparer les tissus,
– Il ne faut pas planter des graines hétérogènes,
– Il faut faire entrer dans l’arche de Noé les animaux, selon leur espèce et leur race,
– Il est interdit de mélanger certains aliments,
– Il faut séparer le pur du profane, etc.
Tout semble n’être que séparation… Comme si elle était synonyme de purification, de bénédiction, de création, d’émancipation. Est-ce à dire que Dieu n’aime pas les mélanges ? Aux origines du judaïsme, en tout cas, tout semble l’indiquer… Mais si le texte et le contexte illustrent à maintes reprises ce rejet du mélange, les personnages qui les habitent sont des êtres profondément hybrides, comme s’il y avait un apprivoisement progressif du mélange.