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L’homme, drôle d’animal

L’homme, longtemps considéré, sous l’influence biblique, comme un être vivant à part des autres et supérieur aux autres, se retrouve aujourd’hui placé par les recherches scientifiques, au rang d’animal humain, un animal merveilleux d’adaptation à son milieu, comme les autres animaux, avec ses formidables performances mais aussi les aptitudes qu’il n’a pas développées.

ENTRETIEN AVEC BORIS CYRULNIK,
PSYCHIATRE ET ÉTHOLOGUE

Dans la Bible, l’homme est celui qui nomme les animaux, qui est appelé à « les commander », qu’est-ce que cela nous dit du rapport entre l’homme et l’animal ?

Chaque culture a donné à l’animal une place différente et donc pense la place de l’homme dans le vivant d’une manière différente. Les cultures égyptiennes ont divinisé certains animaux alors que beaucoup de cultures musulmanes aujourd’hui méprisent les animaux. La religion chrétienne considère que l’homme est d’une nature radicalement surnaturelle et n’a rien à voir avec les animaux et qu’il doit donc dominer l’ensemble des autres animaux. il me semble que le judaïsme a une vision un peu différente. il y est recommandé, comme dans d’autres cultures d’ailleurs, de ne pas torturer les animaux, de ne pas en tuer plus que ce que la survie exige.
Il y a deux manières d’aborder la question du rapport entre homme et animal : la manière religieuse ou culturelle comme nous venons de le voir, ou bien les études scientifiques sur les animaux et les hommes. La manière culturelle dépend des récits et de ceux de ces récits qui prennent le pouvoir.
Scientifiquement en revanche, depuis que les neurosciences se développent, on découvre qu’il n’existe pas de fossé entre l’homme et l’animal, mais plutôt des gradations.

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