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Puis-je être ta shikse* ?

Oui, je te pose la question chère lectrice que je ne connais pas. Pour l’instant, je te suis uniquement accessible par les mots, par la représentation que tu te fais de moi, entre les lignes ou, si tu t’approches, entre les courbes de mes lettres. Je suis donc ta shikse, dans le sens d’une personne lointaine, une créature fantasmée. Bon, il ne faut pas exagérer, disons imaginée. Un faire-part adressé à celle qui m’accueillerait, parmi de nombreux articles de ce séduisant numéro de Tenou’a, dans son salon. Polygamie textuelle où tu tournes les pages délicatement avec ton doigt jusqu’à ce que tu t’arrêtes sur mon invitation, page 46.

Contrairement aux attentes habituelles de l’emploi, je ne suis pas grande, pas blonde et pas femme. Donc, si tu te nommes Scarlett Johansson et/ou Jennifer Lawrence, je serai ta/votre parfaite shikse. Oui, j’accepte de n’être que la demi-shikse des deux en même temps. Si tu n’es ni Jennifer ni Scarlett (je ne suis pas sûr qu’elles aient renouvelé leur abonnement au magazine), on risque une plus grande similarité. Je te ferai donc moins fantasmer, que tu sois petite, brune ou homme. Mais la promenade peut être agréable quand même.

Car la shikse idéale est avant tout une invitation au voyage, bien plus qu’une représentation physique ou culturelle.

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