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RITUALITÉ ET COMPULSION

© Eliezer Sonnenschein, Butterflies in the Dark 4, 2020-2022,
79 x 57.7 x 6,9 cm, oil on wood, unique
Photo credit : © Elad Sarig – Courtesy of the Artist and Dvir Gallery, Tel Aviv

Commençons par une blague juive. Le Rav de Brisk est sur le point de se faire massacrer par un cosaque lors d’un pogrom. Il ferme les yeux, tend le cou, et fait la prière de celui qui va mourir en sanctifiant le nom de Dieu : « Béni Sois-Tu Éternel qui nous a sanctifiés et nous a ordonné de mourir pour sanctifier son Nom ». Le cosaque, surpris par cette attitude, renonce à le tuer. Le Brisker Rov lui tend alors son cou en disant, agacé : Nu, Nu, Berakha Levatala !, ce qui veut dire : « Alors, c’est une bénédiction faite en vain, il faut maintenant accomplir l’acte qui justifie cette bénédiction ! ». Cette blague saisit parfaitement une certaine déconnexion pouvant toucher la psyché de l’homme religieux.

À ce sujet, il n’est pas rare d’entendre dire du judaïsme qu’il est une religion qui sanctifie la vie, qui la rythme, dans une ritualité certes encadrée par la loi et ses détails, mais dont le résultat est une vie religieuse non séparée de la vie même.

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