Contenu réservé aux abonnés

SALOMON LE MAL-AIMÉ

Avant-dernier jour de Souccot, presque tous les Ushpizin se sont présentés. Mais si l’on parle invités de marque, il en manque pourtant un, et pas des moindres. Invitation des invitations : réparons donc séance tenante ce funeste oubli.

Venez, ô saints et exaltés hôtes, venez, ô saints et exaltés ancêtres, vous asseoir à l’ombre de la plus haute foi, à l’ombre du Saint, béni soit-Il…

Ce soir, je me rends compte d’une injustice. Pis, d’une mesquinerie. Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Aaron, David: non, vraiment, rien ne vous frappe?… Non, non, je ne parle pas du problème de genre et laisse cette question pour une autre fois – comme je renvoie à un autre lieu et un autre moment celle de l’existence historique de ces hôtes de marque dont, après tout, nous n’avons pas besoin de savoir s’ils eurent un état civil pour sentir la présence, bien plus réelle que toutes les exactitudes de la terre. Oups! Je digresse et frôle l’hérésie… Bon, enfin, regardez bien: non, franchement, vous ne voyez pas? Il y a pourtant dans cette liste un oubli majeur, un oubli absolument honteux.

Un indice: on vient de lire l’un de ses livres à Shabbat. Indice numéro deux: c’est pendant cette fête, oui, à Souccot, qu’il a inauguré son temple en grande pompe. Ah! Là, vous voyez! Quand même, reconnaissez que ça n’est pas rien! Sans compter que sans ce foutu temple, nous ne pouvons plus accomplir le pèlerinage et les sympathiques hécatombes d’animaux qu’on y faisait au temps jadis et sans lesquelles, ma foi, le judaïsme d’aujourd’hui ressemble assez peu à ce qu’il fut alors.

Abonnez-vous pour lire cet article

S’abonner en ligne