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Chicorée sauvage et cornes de prophète

L’an prochain à Rome

© Leo Caillard, Hipster in Bronze (Hercules), Archival Pigment Print, 120 x 180 cm
Courtesy: Zemack Contemporary Art, Tel Aviv

Cela commencera par un macchiato pris tôt le matin au Bar San Callisto, parmi les cris des mouettes et les ronchonnements des premiers clients. Il fera beau et même si tel n’est pas le cas, nous le prendrons dehors, pour le principe. Nous passerons ensuite, dès que l’église toute proche ouvrira, rendre hommage à sa mosaïque d’or, et la Vierge couronnée me racontera l’universelle déesse.

Mais peut-être aurons-nous renoncé, du moins pour y résider, au trop bruyant Trastevere. La dernière fois, souviens-toi, c’était si décevant, et pas un restaurant correct sur cinq ! Bien sûr, il y a Da Teo et la Taverna Trilussa, mais on n’est pas obligé d’habiter à côté pour faire encore et encore ses délices du millefeuille de pane carasau, burrata et puntarelle que nous servirait le premier comme il y a deux ans. De toutes les manières, la chicorée sauvage se mange en hiver… Peut-être retournerons-nous donc dormir dans le quartier de la Chiesa Nuova. Le matin, nous prendrons la Via Giulia et marcherons dans la lumière pâle, heurtant avec la joie des retrouvailles ses pavés inégaux, nous blottissant contre ses murs chaque fois qu’une voiture en empruntera le cours trop resserré, entrant quand nous le pourrons dans les patios vétustes de ses palais.

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