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Deux hommes se disputent un habit

La première Mishna du traité Baba Metsia s’ouvre sur une tempête. La scène se passe dans un tribunal. La sérénité du lieu est subitement troublée par l’arrivée d’un curieux tandem.

Deux hommes tiennent fermement un même habit.
L’un dit : « C’est moi qui l’ai trouvé et ramassé le premier ! »
L’autre dit : « C’est moi qui l’ai trouvé et ramassé le premier ! »
L’un dit : « Il est tout à moi ! »
L’autre dit : « Il est tout à moi ! »

La Mishna donne aux juges la ligne à suivre: L’un jurera qu’il n’en détient pas moins que la moitié. L’autre jurera qu’il n’en détient pas moins que la moitié.
Et ils le partageront à équivalence.

Le choix d’un habit, d’un tallit, égaré dépourvu designe particulier est à première vue purement anecdotique. Une chocolatine, un billet de banque, une poêle à frire: c’est du pareil au même. Sauf à considérer que le conflit autour de l’habit a une histoire. C’est même une tradition en soi.

LA TUNIQUE RAYÉE DE JOSEPH
Trois fois rien, un cadeau du père à son fils bien aimé. Et la deuxième moitié du livre de la Genèse consacrée à la jalousie tenace des dix grands demi-frères, ulcérés par la signification de ce geste.

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