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Un temps pour coudre

© Ken Goldman, “Huggable Chamsa”, 2017 – kengoldmanart.com

« Un temps pour déchirer (Likero’a) et un temps pour coudre (Litepor) » dit l’Ecclésiaste (3,7) dans ce qu’il pourrait convenir d’appeler son inventaire des temps et des saisons.

Comment comprendre alors ce que sont le temps pour déchirer et le temps pour coudre ?
Le verset ne peut pas que décrire un acte de la vie quotidienne. Ce dont il traite doit faire l’objet d’une interprétation et nous permettre d’en faire ressortir une signification plus profonde.

Que nous enseignent les Sages qui se sont penchés sur le sens de ces mots ?
Le Targoum Qohelet (la traduction araméenne de L’Ecclésiaste) associe la déchirure au deuil. On pense ici au moment où, croyant son fils Joseph mort, Jacob déchire ses vêtements (Genèse 37,34) ou celui où David fait de même en apprenant la disparition d’Amnon (II Samuel 13,31). On retrouve cette coutume de la kriyah encore aujourd’hui chez les endeuillés qui déchirent une pièce de leur vêtement après l’enterrement d’un proche. L’entaille faite au vêtement devient le stigmate extérieur d’un ressenti intime. Dans ce sens-là, la couture correspond au temps de la fin du deuil et au commencement d’une étape nouvelle.

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