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École & élection

La “schul”, École et synagogue

« Maison de la rencontre » et « Maison du livre »

Comment se fait-il que le mot Schul qui désigne la synagogue en yiddish soit aussi le terme qui désigne l’école comme en allemand, Die Schule ? Comment le bèt-haknéssèt, la synagogue, qui signifie littéralement « la maison de la rencontre » en est-elle venue à être aussi le bèt-hasséfer, « la maison du livre » ?

Bien sûr on peut répondre très simplement qu’historiquement l’école se faisait à la synagogue et tous les Talmudé-Tora du monde en sont encore la preuve vivante. La réforme carolingienne de Charlemagne de 789 qui décréta la création d’écoles dans chaque évêché n’est sans doute pas étrangère à cette conception. Mais il y a peut-être une raison plus profonde.

On peut émettre l’hypothèse que l’école, le bèt-séfer, la « Maison du Livre », soit la condition même de l’existence de la synagogue, du bèt-hakenessèt, de la « Maison de la rencontre », c’est-à-dire de notre capacité à coexister dans la paix et le respect mutuel au sein d’échanges intellectuels, spirituels, rituels, commerciaux et amicaux.

L’école serait la condition du « monde commun » que convoque Hannah Arendt, un monde qui trouve son fondement dans le politique comme « l’espace dans lequel peut s’instituer la condition de l’homme comme “être-de-ce-monde”, c’est-à-dire qui a pour effet de relier entre eux l’homme, le monde et le sens 2.

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