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Édito : Tu n’es pas vraiment juif…

L’édito du rabbin Delphine Horvilleur

Cette phrase, bien des enfants l’ont entendu de la bouche d’adultes ou de camarades qui leur rappellent un jour la complexité de leur héritage et sa « mixité »… 

Savoir qui est « vraiment » juif est l’objet d’une question talmudique ancestrale: Mihou Yehoudi ? (Qui est juif ?) Cette interrogation infinie est au cœur d’un débat juif ancestral. Certains affirment que l’on est juif parce qu’on a une mère juive ou que l’on s’est converti au judaïsme. D’autres leur répondent que cette transmission par la mère est loin d’être une loi intemporelle mais le fruit d’une décision rabbinique dans un contexte historique particulier. Il y a ceux qui affirment que l’on est juif par une croyance, une pratique ou une culture. D’autres demandent: le Juif est-il celui qui lie son destin à un peuple, ou bien celui qui a des enfants ou des petits-enfants juifs? Amos Oz affirme qu’est Juif « quelqu’un d’assez fou pour se dire qu’il l’est »… une pirouette pleine d’humour qui décrit bien l’impossible définition d’une identité complexe. 

Et c’est cette impossible définition qui hante tout débat sur le « couple mixte ». L’exogamie interroge toujours la stabilité du groupe et sa pérennité. Quelle structure est apte à garantir la transmission d’un indéfinissable ?

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