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L’ivresse de la yiddishkeit

C’est un jour de tempête sur Paris, mais aussi un jour de chance : je suis en route pour parler d’ivresse dans les chansons yiddish avec Éric Slabiak. Généreux, donnant inconsciemment la tonalité de cette discussion, il m’accueille d’un tagine accompagné d’un excellent champagne. Je pense à ces restaurants où l’on propose un « accord mets et vins », me dis que cette association est sans doute une première dans l’histoire de l’humanité, la bonne humeur est là, l’entretien peut commencer.

© Michal Baratz Koren, Hatuna, 2016, C-Print on Diasec – Courtesy Zemack Contemporary Art, Tel Aviv

Entretien avec Éric Slabiak

Dans ton dernier album1 on trouve la chanson A glezele lekhayïm, peux-tu nous traduire quelques vers pour commencer ?

« Qu’il est bon de trinquer à la vie/ lorsque nous sommes assis autour d’un repas de fête/ Portons un toast aux amis/ Que nous soyons toujours ensemble et joyeux/ à ceux qui nous sont chers, qu’ils soient ici ou ailleurs. »

Pourquoi ce choix ?
Pour ce que la chanson raconte, et le souvenir qu’elle m’évoque. C’est une chanson que mon arrière-grand-oncle anglais écoutait sur un vinyle qu’il aimait beaucoup. Il avait une grande culture musicale, quand il partageait quelque chose avec nous, c’était toujours quelque chose de qualité. Il nous l’avait enregistrée sur une cassette qui a fait tous les allers-retours des vacances, dans le lecteur de la voiture de mes parents. Micha Alexandrovitch chantait et j’ai fini par trouver le vinyle, j’étais très content mais je m’ennuyais de la cassette que j’ai également retrouvée dans les affaires de mes parents. Il y a dans cette chanson un vers qui m’émeut beaucoup et me semble important : « que les lumières de la vie ne nous abandonnent jamais ».

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