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Grand entretien: les luttes Plurielles

Tenou’a a rencontré François Cusset, historien des idées, professeur de civilisation américaine et, aussi, auteur d’un récent tract Gallimard, La Haine de l’émancipation, qui tente de déchiffrer et défricher ce qu’on appelle le mouvement woke.

© Rachel Kainy, Untitled (from the Jacob wrestling with the angel series), 2016, watercolor on paper, 30×21 cm
Courtesy of the artist and Rosenfeld Gallery, Tel Aviv

Stéphane Habib Je voudrais ouvrir sur la question du désir et du politique. En lisant La Haine de l’émancipation, il m’a semblé qu’il s’agissait justement d’un livre de relance du désir (de) politique, que c’est pour ça que le texte était écrit. Qu’est-ce qui a suscité le désir de ce livre-là à ce moment-là ? Y a-t-il eu l’idée qu’il y avait une nécessité de chercher comment on pourrait relancer le politique et le désir de politique ou est-ce un diagnostic que vous avez fait ? Car vous dites à un moment, et cela me semble très important : « L’assaut du 6 janvier 2021 sur le Capitole de Washington par des centaines de suprémacistes supporters de Trump a révélé sur tous les écrans du monde cette étrange vérité qu’on avait oubliée depuis les années 1930 : seule aujourd’hui l’extrême-droite a les moyens et sans doute le désir collectif d’un basculement révolutionnaire, vers le pire évidemment ». Constatant cela, vous êtes-vous dit qu’il était temps aujourd’hui de penser comment faire pièce à ce seul désir de révolution par un autre désir lui-même révolutionnaire, mais pas vers le pire ?

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