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GRAND ENTRETIEN avec Camille de Toledo

2012, Thésée quitte « la ville de l’Ouest » et part vers une vie nouvelle pour fuir le souvenir des siens. Il emporte trois cartons d’archives, laisse tout en vrac et s’embarque dans le dernier train de nuit vers l’est avec ses enfants. Il va, croit-il, vers la lumière, vers une réinvention. Mais très vite, le passé le rattrape. Thésée s’obstine. Il refuse, en moderne, l’enquête à laquelle son corps le contraint, jusqu’à finalement rouvrir « les fenêtres du temps »…

Quatrième de couverture de Thésée, sa vie nouvelle de Camille de Toledo, paru chez Verdier en août 2020.

© Oren Eliav, Listener (2011), oil on canvas, 50 x 50 cm
Courtesy of the artist and Braverman Gallery, Tel Aviv – www.oreneliav.com

Retrouvez un extrait de Thésée, sa vie nouvelle, lu par Camille de Toledo, en bas de cet article

DELPHINE HORVILLEUR J’ai été très sensible à la musique de votre livre, à la question des répétitions dans l’écriture. Dans la tradition juive on considère souvent que le changement ne vient que par la répétition. « Répéter » se dit leshonen, dont la racine shoné signifie « changement ». Aussi, votre écriture qui répète avance, justement, en répétant.
Je suis également interpellée par votre choix de la troisième personne du singulier pour parler du personnage principal. L’effet en est que le lecteur, en permanence, doute, essaie de comprendre si l’on parle de vous ou d’un autre ? Est-ce que vous parlez de vous à la troisième personne du singulier et qu’est-ce que ça veut dire de parler de soi en faisant comme si ce n’était pas tout à fait soi ?

CAMILLE DE TOLEDO La dimension répétitive a été liée à ce travail d’enquête. Une enquête particulière puisque je ne cesse de revenir à ce lieu de la blessure, puisque c’est aussi comme cela que je me soigne.

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