
« Tu pris de l’accroissement, tu grandis, tu devins d’une beauté parfaite; tes seins se formèrent, ta chevelure se développa. Mais tu étais nue, entièrement nue. Je passai près de toi, je te regardai, et voici, ton temps était là, le temps des amours. J’étendis sur toi le pan de ma robe, je couvris ta nudité, je te jurai fidélité, je fis alliance avec toi, dit le Seigneur, l’Éternel, et tu fus à moi. »1
La bar ou bat mitsva fait partie de ces cérémonies juives incontournables qui scandent la vie de l’individu juif, de sa naissance à sa mort. Malgré une charge symbolique forte, ces cérémonies sont pourtant inconnues des sources canoniques du judaïsme. Dans la Bible comme le Talmud, rien d’explicite sur une cérémonie nommée bar mitsva, et encore moins sur son équivalent féminin. Cependant, ces textes nous délivrent une trace de ce moment de vie, à travers une réflexion sur la puberté comme âge où apparaît une conscience de soi, en même temps qu’une capacité de discernement moral. C’est ce rapport entre conscience de soi comme conscience de sa corporéité désirante et discernement moral que je voudrais interroger.
Pour comprendre l’origine et le développement de la bar ou bat mitsva, revenons à son étymologie.