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L’âge de la connaissance

Les bar et bat mitsva se fêtent aujourd’hui respectivement à 13 et 12 ans. Pourtant, à l’origine la majorité juive ne dépendait pas d’un âge mais du début de la puberté, considérée comme le début d’une conscience de soi et d’une capacité de discernement.

© Shani Nahmiaswww.shaninahmias.com

« Tu pris de l’accroissement, tu grandis, tu devins d’une beauté parfaite; tes seins se formèrent, ta chevelure se développa. Mais tu étais nue, entièrement nue. Je passai près de toi, je te regardai, et voici, ton temps était là, le temps des amours. J’étendis sur toi le pan de ma robe, je couvris ta nudité, je te jurai fidélité, je fis alliance avec toi, dit le Seigneur, l’Éternel, et tu fus à moi. »1

La bar ou bat mitsva fait partie de ces cérémonies juives incontournables qui scandent la vie de l’individu juif, de sa naissance à sa mort. Malgré une charge symbolique forte, ces cérémonies sont pourtant inconnues des sources canoniques du judaïsme. Dans la Bible comme le Talmud, rien d’explicite sur une cérémonie nommée bar mitsva, et encore moins sur son équivalent féminin. Cependant, ces textes nous délivrent une trace de ce moment de vie, à travers une réflexion sur la puberté comme âge où apparaît une conscience de soi, en même temps qu’une capacité de discernement moral. C’est ce rapport entre conscience de soi comme conscience de sa corporéité désirante et discernement moral que je voudrais interroger.

Pour comprendre l’origine et le développement de la bar ou bat mitsva, revenons à son étymologie.

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Santiago amigorena, Histoire de nos silences

Grand entretien avec Santiago Amigorena, auteur de Le Ghetto Intérieur.

« Vicente Rosenberg est arrivé en Argentine en 1928. Il a rencontré Rosita Szapire cinq ans plus tard. Vicente et Rosita se sont aimés et ils ont eu trois enfants. Mais lorsque Vicente a su que sa mère allait mourir dans le ghetto de Varsovie, il a décidé de se taire.Ce roman raconte l’histoire de ce silence – qui est devenu le mien. »

Quatrième de couverture du Ghetto intérieur de Santiago H. Amigorena, paru chez P.O.L en août 2019.

17 min. de lecture