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Santiago amigorena, Histoire de nos silences

Grand entretien avec Santiago Amigorena, auteur de Le Ghetto Intérieur.

« Vicente Rosenberg est arrivé en Argentine en 1928. Il a rencontré Rosita Szapire cinq ans plus tard. Vicente et Rosita se sont aimés et ils ont eu trois enfants. Mais lorsque Vicente a su que sa mère allait mourir dans le ghetto de Varsovie, il a décidé de se taire.Ce roman raconte l’histoire de ce silence – qui est devenu le mien. »

Quatrième de couverture du Ghetto intérieur de Santiago H. Amigorena, paru chez P.O.L en août 2019.

© Orit Hofshi, Acathexis, 2016,
Woodcut on hand made Kozo and Abaca paper, 200 x 100 cm
www.orithofshi.com

Retrouvez un extrait du Ghetto intérieur, lu par Santiago H Amigorena, en bas de cet article

STÉPHANE HABIB Dès l’avant-propos du livre, vous écrivez : « Il y a 25 ans, j’ai commencé à écrire un livre pour combattre le silence qui m’étouffe ». Commençons par ce rapport singulier que vous avez à l’écriture. Vous créez donc immédiatement un lien entre le silence et l’écriture, mais quelle est la modalité de ce lien ? Une lutte contre ? Contre une tendance, une pente, une envie de silence ? Un rapport dialectique en quelque sorte, ou bien tout autrement une manière de cerner et serrer au plus près le silence par l’écriture et de tenter de finir par arriver à en dire, à en attraper quelque chose ? De comprendre de quoi il est fait ? En latin, il y a le silence silencium, l’absence de bruit, et le silence taceo, le taire : taire quelque chose.

SANTIAGO AMIGORENA Quand je dis que j’écris depuis 25 ans un seul livre, c’est que tout ce que j’ai publié ce sont les morceaux d’un seul livre qu’alors j’espérais écrire d’un trait, trois ou quatre mille pages.

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