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Retrouvez un extrait du Ghetto intérieur, lu par Santiago H Amigorena, en bas de cet article
STÉPHANE HABIB Dès l’avant-propos du livre, vous écrivez : « Il y a 25 ans, j’ai commencé à écrire un livre pour combattre le silence qui m’étouffe ». Commençons par ce rapport singulier que vous avez à l’écriture. Vous créez donc immédiatement un lien entre le silence et l’écriture, mais quelle est la modalité de ce lien ? Une lutte contre ? Contre une tendance, une pente, une envie de silence ? Un rapport dialectique en quelque sorte, ou bien tout autrement une manière de cerner et serrer au plus près le silence par l’écriture et de tenter de finir par arriver à en dire, à en attraper quelque chose ? De comprendre de quoi il est fait ? En latin, il y a le silence silencium, l’absence de bruit, et le silence taceo, le taire : taire quelque chose.
SANTIAGO AMIGORENA Quand je dis que j’écris depuis 25 ans un seul livre, c’est que tout ce que j’ai publié ce sont les morceaux d’un seul livre qu’alors j’espérais écrire d’un trait, trois ou quatre mille pages.