
Courtesy of the artist and Rosenfeld Gallery – www.karamnatour.com
« L’accuseraient-ils à tort ? Je me rappelais l’histoire de Rabbi Akiba, dont le corps avait été torturé avec des pointes de fer jusqu’à ce que mort s’ensuive. Allais-je subir le même sort ? Étions-nous revenus au temps de Chmielnicki ou à celui de la destruction du Temple ? J’aurais voulu d’un seul coup avoir des ailes et pouvoir m’envoler par la fenêtre, ou devenir fort comme Samson et frapper ces Philistins avec une mâchoire d’âne – ou alors porter un chapeau qui me rende invisible.»
I.B. Singer
Le complotisme résout des faits énigmatiques, ou que la raison supporte mal, par l’attribution d’une culpabilité occulte. S’il emprunte souvent les chemins de discours rationnels, c’est-à-dire d’un enchaînement causal, qui peuvent être en partie convaincants, il demeure mû par la supposition d’une intentionnalité malveillante à l’origine d’un malheur, d’une crise, d’une épidémie. Il s’agit de trouver une origine fautive, lointaine, et définitive. Ce sont ces deux derniers éléments qui indiquent le biais de la recherche de vérité souhaitée par le dévoilement d’un complot : une culpabilité occulte et définitive, soit la source permanente des maux.