
In vino veritas disent les Anciens. De leur côté, les Rabbins enseignent que Nikhnas yayin yatza sod (« Lorsqu’entre le vin, sort le secret ») (Sanhedrin 35a). Ils soulignent aussi qu’en guematria, les mots vin (yayin) et secret (sod) partagent la même valeur numérique de soixante-dix. Dans les deux cas, la consommation d’alcool semble révéler quelque chose de tenu secret ou du moins caché, qui donne à penser et comprendre la condition humaine.
La Genèse, le livre du commencement, nous rapporte deux épisodes mettant en scène une consommation excessive d’alcool : l’histoire de Noé au sortir de son arche et celle de Loth et ses filles après la destruction des villes de Sodome et Gomorrhe. À leur manière ces deux passages racontent quelque chose de l’homme et de son rapport à l’existence.
Dans le premier, au sortir de l’arche, Noé se retrouve sur une terre entièrement dévastée par le déluge et qu’il s’agit de recultiver. La Torah nous raconte qu’il commence alors (wayiahel) à cultiver la terre en plantant une vigne. On peut voir ici un parallèle avec le récit de la création où l’Éternel avait planté l’arbre de la connaissance du bien et du mal dans le jardin d’Éden.