Entretien avec Ruth Balinsky Friedman, Maharat à Washington
Dans quel environnement avez-vous grandi ?
Je viens de Chicago, où mon père est un rabbin orthodoxe. Ma mère enseignait le français à l’université Northwestern. Elle est décédée quand j’étais enfant. Ma belle- mère est médecin. J’ai donc été entourée de femmes qui étaient des modèles à suivre. J’ai grandi dans le judaïsme orthodoxe et j’ai toujours pensé que ce n’était pas un milieu où une femme pourrait avoir une place d’influence. Je suis partie étudier au Barnard College, à New York. À la même époque, la Yeshiva Chovevei Torah, un sémi- naire rabbinique orthodoxe moderne, faisait beaucoup parler d’elle. Elle était en pleine expan- sion et se profilait comme un séminaire orthodoxe ouvert. Je les connaissais bien car ils utilisaient les locaux du Barnard College pour leurs activités et je trouvais leur approche intéressante.
Après mon diplôme en Psychologie et Études juives, en 2007, je voulais continuer à étudier et je me suis inscrite pour un an à l’Institut Drisha, un centre d’études juives pour les femmes qui veulent étudier les textes en profondeur. J’y suis restée deux ans. C’est à la fin de ma formation à Drisha que Rabba Sara Hurwitz a reçu sa smi- kha et est devenue la première femme orthodoxe à être ordonnée.