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Ralentir, Réfléchir, Retrouver

Pour le peintre israélien Gideon Rubin, qui partage sa vie entre Londres, Tel aviv et Hong Kong, ce confinement marque une pause, une décélération dont les résultats en studio le surprennent.

© Gideon Rubinhttp://gideonrubin.com/

Une chose est sûre: en tant qu’artiste, on s’adapte très bien à être confiné. D’une certaine façon, ceci est notre état naturel, notre modus operandi. J’imagine que c’est différent pour chaque artiste mais, pour moi, la peinture apparaît souvent comme un projet solitaire. Quand tout ceci a débuté, je venais de rentrer à Londres de New York et Jérusalem où j’expo- sais. En fait, l’expo de la Jerusalem Artist House n’a été ouverte qu’une petite semaine avant de devoir fermer. Voyager et traverser des aéroports à moitié déserts fut une bien étrange expérience. 

Le mois dernier, je devais inaugurer une expo avec un autre artiste au Musée Rubin de Tel Aviv, juste entre le Séder de Pessah chez mes parents et la bat mitsva de notre fille aînée. Mais bien sûr, tout ça et tant d’autres projets ont été reportés. Avec nos engagements professionnels tout autour du monde et nos vies éparpillées entre trois villes (ma femme vient de Hong Kong, je suis israélien et nous vivons à Londres), nous voici devenus les illustrations d’un monde de globe-trotters qui s’est retrouvé soudainement cloué au sol, à l’arrêt complet. 

Souvent, ma femme rit de moi en disant que je peins comme si j’étais poursuivi (elle ajoute habituellement « par une meute de chiens sauvages »).

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