Contenu réservé aux abonnés

Tribune : Réhabilitions la honte

Modestie, pudeur, humilité vestimentaire, ces idées ont pris de l’importance, parfois une place centrale dans un certain discours religieux, juif notamment, depuis quelques années. Dans le judaïsme, on appelle cela la tsniout. Les initiatives les plus absolues – les plus incongrues – se succèdent dans une surenchère créative de vertu ostentatoire.
On pourrait dresser une liste sans fin de ces inventions dont le but premier est d’affirmer la petitesse du mâle qui n’aurait de contrôle sur aucune de ses pulsions. Corollaire de ce postulat : l’enfermement symbolique de la femme, même toute petite, au nom de sa grandeur et de sa dangerosité intrinsèques.

Sans citer chacune de ces créations législatives, on peut néanmoins rappeler le développement de l’habillement tsniout le plus strict obligatoire pour les petites filles dès l’âge de 3 ans prôné par quelques décisionnaires. Pourquoi ? Afin que leur tenue provocante n’éveille pas le désir chez les hommes. Dans le même ordre d’idée, le rabbin Silberberg qui interdit, en 2013, toute poignée de mains entre les étudiants (mâles, s’entend) de sa yeshiva, afin d’éviter ce contact physique qui, nécessairement, provoque des « pensées impures ». « Grâce à ce nouvel interdit, argumentait-il alors, la sainteté de la génération à venir sera assurée.

Abonnez-vous pour lire cet article

S’abonner en ligne