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Trois rencontres talmudiques

Qu’ont en commun les rencontres entre un érudit et un brigand, un sage et un homme laid, et une femme sachante et un maître d’étude ? Chacune à sa manière vient modifier ce qui semblait acquis, bousculer les certitudes, renverser les rôles, pour permettre aux acteurs de la rencontre, et aux témoins que nous sommes, de grandir
et d’évoluer.

© Henry Shelesnyak, Untitled, 1969, collage and pencil on paper, 70 x 50 cm – Courtesy: Gordon Gallery, Tel Aviv
Exposition Henry Shelesnyak “Strange Now”, jusqu’au 2 juillet 2022, Gordon Gallery, 5 Hazerem St., Tel-Aviv

“C’est un beau roman, c’est une belle histoire, c’est une romance d’aujourd’hui. Il rentrait chez lui, là-haut vers le brouillard, elle descendait dans le Midi… » Étrangement, ce sont ces paroles de Michel Fugain qui viennent à mon esprit quand je pense au thème de la rencontre.

Peu de chansons populaires traduisent aussi bien que celle-ci ce dont il est question dans une rencontre : deux chemins se croisent sur une route ou hors de sentiers battus et deux mondes différents, venus du nord et du midi, d’une culture ou d’une autre, se bouleversent à tout jamais les uns et les autres… La rencontre fait que, par ce carrefour improbable, le monde ne sera plus exactement ce qu’il était parce qu’un pont entre des mondes s’est érigé.

La littérature juive, biblique et rabbinique, multiplie les textes où il est question d’un croisement, d’une rencontre, amoureuse ou amicale, une rencontre entre des sages ou entre des univers, le face-à-face d’étrangers dont la collision soudaine est déterminante pour la suite du récit.

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