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Trois version de Caïn

© Willy Verginer, « Predators », 2016, Lindenwood, Acryl Color, 118x175x98cm Courtesy Zemack Gallery, Tel Aviv

Un poème de Zépianos

Que la forme poème ne nous trompe pas: avec ce texte, c’est bien à de l’exégèse et de la théologie, radicales toutes deux, que nous avons à faire.
Le recevant, puis le lisant j’ai évidemment pensé au Caïn de Saramago. Aux Trois Versions de Judas de Borges aussi. Tant et si bien qu’il était naturel que la fiction de Borges lui prête son titre. Grâce à une lecture minutieuse de la Genèse, ce poème déconstruit la figure facile et classique d’un Caïn viscéralement méchant qui était destiné à tuer et à faire advenir la mort violente en ce monde. Caïn, première victime de biais rétrospectif de culpabilité ? Se glissant dans les bizarreries du texte biblique et ses paradoxes, l’auteur, un jeune homme au pseudonymat malicieux que les amateurs d’anagramme décoderont, nous invite à une conversion du regard: de Caïn à Dieu. De l’enfant rejeté au parent criminel qui se choisit un chouchou. Du meurtrier à Celui qui l’a armé.
Par cette audacieuse mise en cause du Divin, il réussit à élucider une énigme biblique: pourquoi la punition de Caïn le place-t-elle paradoxalement sous la protection de Dieu ?

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