
2020, gesso and mixed media on canvas, 83.8 x 46.8 x 5 cm, unique
Courtesy of Dvir Gallery, Tel Aviv
Amos Oz disait souvent que le propre d’un fanatique est de ne savoir compter que jusqu’à un. Le fanatique est toujours l’homme passionné d’unité qui veut à tout prix convaincre le monde, par la force s’il le faut, qu’il n’existe qu’une vérité, un dogme, un livre, une interprétation possible, ou une tradition légitime. L’unité est toujours le chiffre de celui qui ne fait aucune place à l’autre dans son monde.
Mais le un n’est pas que cela… Il est aussi, évidemment, le chiffre du divin, la mathématique du transcendant, qui se tient au-dessus de tout compte. Cette notion d’unité divine est le cœur de la plus célèbre prière juive : Shema Yisrael, Adonai Elohenou, Adonai ehad, « Écoute Israel, l’Éternel notre Dieu, l’Éternel est un ».
Chaque jour de leur vie, les Juifs énoncent l’unité du divin. Ils répètent le un du monde en l’énonçant matin et soir, c’est-à-dire en le disant deux fois par jour. Le un se dit deux fois : étrange paradoxe.
La Genèse débute d’ailleurs par une autre ambiguïté, sous la forme d’un énoncé surprenant.