PARIS, 20 décembre 2062 (AFP) – La vente aux enchères qui se tenait jeudi dans les salons de l’Hôtel Pinot à Paris a vu un des plus onéreux spécimens de NFT adjugé pour 5 783 613 ƆOLD à un acheteur mystérieux intervenant via deux conseils situés respectivement en France et aux États-Unis, a indiqué le commissaire-priseur Harold Duchamp.
L’acquéreur, anonyme et représenté par deux conseils de Musk-Niel Consulting, est désormais l’unique propriétaire d’un « non-fongible token » d’une représentation numérique animée des Tables de la Loi, créé en 2024 par un artiste numérique du collectif Hebrew Anonymous. Avant la « glaciation volontaire » décidée par l’Assemblée générale de l’ONU en 2026 pour répondre au réchauffement climatique, les NFT avaient connu un essor sur le réseau de communication mondial extrêmement polluant appelé Internet. Atteignant des sommes particulièrement élevées, elles suscitèrent d’abord le doute quant à leur valeur artistique avant de disparaître avec la fin d’Internet.
La transaction aurait d’abord été proposée en UA-DOGE, une cryptomonnaie créée en 2023 durant la guerre d’Ukraine pour financer l’Internet satellitaire Starlink de SpaceX, deux entités commerciales aujourd’hui disparues. Cette proposition de cryptomonnaies et le fait même d’acquérir pour l’équivalent de 39 ans de salaire moyen une œuvre virtuelle a priori aujourd’hui inutilisable faute de réseau Internet, ont immédiatement provoqué l’ouverture d’une information judiciaire pour « recel de connexion, exercice illégal de l’activité de spéculateur et blanchiment de monnaies prohibées » par le parquet général de l’ONU qui a également émis une notice rouge auprès de TerraPol, la police globale du climat, visant notamment les deux coprésidents de Musk-Niel Consulting.
« Il semble évident que certains criminels parviennent encore à se connecter à un réseau Internet, probablement en utilisant les satellites non encore expirés qui continuent de tourner en orbite dans les trois anneaux artificiels de la Terre », a expliqué le.a directeur.rice général.e de TerraPol, dont l’identité doit légalement être maintenue confidentielle. « Nous ne laisserons pas quelques nostalgiques de l’époque climato-sceptique saper ainsi les sacrifices faits par l’humanité entière depuis le début de la glaciation volontaire », a-t-iel ajouté avant d’ironiser : « Qu’on puisse vouloir dépenser de telles fortunes pour un machin qui n’existe pas et dont on ne peut rien faire, je vous avoue, nous nous sommes demandé si le parquet n’aurait pas plutôt dû ouvrir une information pour stupidité abyssale ».
De son côté, la directrice de United Museums, Woo N’gossa-Abduliewisz, a appelé les citoyens du monde entier à « ne pas se laisser distraire par ces faussaires de l’art véritable, et à continuer de se rendre à la visite mensuelle obligatoire de l’établissement qui leur a été affecté par la Commission des Nations unies pour la rééducation artistique », rappelant au passage que la sanction encourue par les récalcitrants est « la relocalisation dans un territoire non encore refroidi » (actuellement dix-neuf colonies représentant 61 % du territoire planétaire).