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Recherche rabbin désespérément

“Communauté juive cherche un(e) rabbin, qui soit à la fois chef spirituel, enseignant, psychologue, ayant des connaissances approfondies de la tradition, l’histoire et les cultures juives, sachant être à l’écoute de personnes de tous âges, ayant de l’aisance avec les médias et les réseaux sociaux, l’habitude des discussions avec des autorités politiques et religieuses, des compétences de leader sachant galvaniser ses fidèles. Belle voix et accompagnement à la guitare ou au piano souhaités. Écrire sous chiffre 613.”

© Eran Shakine, A Muslim a Christian and a Jew experiencing the intersubjectivity of mutual understanding,
2020, Gouache on paper, 42×30 cm – www.eranshakine.art

La recherche d’un nouveau rabbin relève de la quête du Graal ou de Mission impossible. Les communautés exigent plus de compétences qu’auparavant parce que la composition et les besoins de ses membres ont changé. Un ami me disait récemment qu’il attendait de son rabbin qu’il reste dans sa synagogue, à diriger les offices, prononcer des sermons truffés de références juives et donner des cours aux enfants et aux adultes. Cet ami défend une opinion très minoritaire.

On demande au contraire au rabbin de s’engager dans la cité, de prendre position dans le débat public via Twitter et de faire des Facebook live, de proposer des séances de méditation, des prières de guérison et du conseil pastoral adapté à tous les cas de figure, y compris la dépression, la transition de genre ou l’euthanasie. On demande conseil à son rabbin, pas seulement pour préparer la bat-mitsva de sa fille ou les derniers moments de sa grand-tante, mais aussi pour recueillir des recommandations de vote ou de lecture, pour faire son coming out ou pour guérir d’une addiction.

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