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Une éducation à l’envers

Il y a un siècle, la psychanalyse se présentait comme une éducation à l’envers, mais le monde contemporain ne conduit-il pas l’éducation elle-même à être « à l’envers » ? La psychanalyse et l’éducation se rapprocheraient alors dans une même recherche d’invention d’une solution nouvelle au paradoxe de la transmission.

© Ernesto Levy, Remember, 2009
Courtesy Almacén Gallery, Jaffa

Dès son article célèbre sur le stade du miroir, Lacan souligne « la prématuration spécifique de l’homme » : le petit d’homme ne peut survivre seul, ne sachant ni se déplacer ni se nourrir, contrairement aux autres espèces dont les petits ont une boussole biologique. Faute d’instinct, le petit d’homme doit s’appuyer sur d’autres pour le guider dans ses apprentissages. C’est le point de départ de la question de l’éducation. Si elle concerne d’abord les parents, très vite c’est le groupe social qui prend le relais par le biais de l’école.

Tous les philosophes se sont intéressés à la question de l’éducation : l’éducation de l’homme à l’autonomie et à son insertion dans le système social. La question de l’éducation est celle du rapport de l’homme à la communauté : à un extérieur. En yiddish, shul désigne à la fois la synagogue et l’école, lieux extérieurs à la maison, de rencontre avec les autres membres de la communauté. Selon Maïmonide, dans le judaïsme, la place de l’éducation dépasse en importance celle de la prière. La psychanalyse, par son intérêt pour la constitution infantile du fantasme et du rapport à l’autre, s’est naturellement portée sur la question de l’éducation.

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