Yom HaShoah 2015

  • Serge Klarsfeld

70 enfants parmi une multitude

Le peuple du Livre

Ces photographies de soixante-dix enfants posant un livre à la main nous ont été transmises par Serge Klarsfeld. Depuis plus de cinquante ans, aux côtés de son épouse Beate, il mène un combat sans répit à la fois pour rendre aux victimes de la Shoah leur nom et leur identité, et pour traquer et faire juger les anciens criminels nazis.

Soixante-dix visages posent donc ici, pour sortir de l’abstraction des chiffres abyssaux du génocide et montrer, une fois encore, que chacune de ces vic- times avait une vie devant elle, des choses à apprendre et à nous apprendre. Très rares sont ceux de ces enfants qui sont revenus des camps de la mort. Plus d’un million et demi d’enfants de moins de quinze ans ont été assassinés durant la Shoah.

  • Annette Wieviorka
  • Antoine Strobel-Dahan

Le hasard et la stupéfaction

Le 7 avril 1945, Meyer Levin, correspondant de guerre américain des agences de presse Overseas News Agency et Jewish Telegraphic Agency envoie une dépêche depuis Ohrdruf en Allemagne : « Nous avons désormais percé le cœur ténébreux de l’Allemagne. Nous avons atteint la zone des camps de la boucherie humaine que les nazis, dans leur terreur, voulaient nous cacher ». Avec son confrère français Éric Schwab, ils viennent de pénétrer dans un camp satellite de Buchenwald, Ohrdruf, premier camp nazi découvert par l’armée américaine.
En suivant le parcours de ces deux journalistes, l’historienne Annette Wieviorka propose, dans 1945. La découverte, de vivre les premiers moments de la découverte de cet événement inouï qu’on appellera bien plus tard Shoah.

5 min. de lecture

  • Brigitte Sion

Ces images devenues symboles de la Shoah

L’extermination des Juifs d’Europe a été menée dans le secret : langage codé, effacement des traces, disparition des corps. Pourtant, la Shoah a aussi donné lieu à nombre de photographies puissantes qui sont devenues emblématiques des différentes étapes du programme d’extermination nazi : Nuit de Cristal (la synagogue d’Oranienburg à Berlin en feu), ghettos (l’enfant bras levés à Varsovie), déportation (la jeune fille au foulard, l’air terrorisé), camps de la mort (le portail « Arbeit macht frei », la cheminée d’Auschwitz), destruction (les piles de corps, de cheveux, de lunettes), libération (des squelettes vivants en pyjama rayé), survivants (des numéros tatoués, Primo Levi, Elie Wiesel), mémoire (Anne Frank, mémorial des enfants à Yad Vashem).

2 min. de lecture

  • Marceline Loridan-Ivens

Plus de passé, pas d’avenir

Un après-midi de février 1944, la jeune Marceline Rosenberg, 15 ans, parcourt la petite ville de Bollène dans le Vaucluse pour avertir ceux qui pourraient être touchés d’arrestations imminentes. Dans la maison familiale, Marceline est déjà couchée lorsque la milice et la Gestapo arrivent. L’adolescente, son père et deux jeunes filles réfugiées chez eux sont arrêtés et incarcérés à Avignon, transférés aux Baumettes à Marseille puis à Drancy. Le 13 avril 1944, avec son père, elle est déportée par le convoi 71 à destination d’Auschwitz-Birkenau, le même convoi qui transporte Simone Veil.

6 min. de lecture

  • Nathalie Zajde

Morts sans être morts

Interrompre la malédiction. Neutraliser les bourreaux. Quand la psychologie participe à la lutte contre les effets destructeurs du nazisme.

Depuis 25 ans, la psychologue Nathalie Zajde, au sein de l’équipe d’ethnopsychia- trie du Centre Georges Devereu1  , reçoit des rescapés de la Shoah, des anciens enfants cachés, des enfants et des petits-enfants de victimes. Pour Nathalie Zajde, guérir de la Shoah est un commandement – un devoir éthique, politique et culturel. À condition de bousculer quelques notions classiques de la psychologie, il est possible d’aider les survi- vants à surmonter les traumatismes de la Shoah et ainsi d’enrayer la transmission du malheur aux générations suivantes.

6 min. de lecture

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