Au sein du monde juif, et c’est sa force et sa beauté, coexistent mille pensées, mille positions, mille façons de comprendre le monde, de le lire et de l’imaginer. La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l’odieuse attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, ne fait pas exception à cette diversité. Parce que toutes les voix qui s’expriment en reconnaissant la légitimité d’une parole autre que la leur méritent d’être entendues et débattues, nous vous proposons ici de découvrir ce que nos auteurs écrivent de ce conflit. La tradition juive porte le désaccord et le débat contradictoire comme un idéal et une méthode, alors s’expriment ici des voix qui, avec leurs émotions, leurs convictions, leurs doutes et parfois leurs colères, tentent de penser le monde sans chercher à avoir raison de l’autre.
Cet article s’enrichira au fur et à mesure des contributions, revenez-y régulièrement.
Troisième carnet de guerre : Traces
Cinquième semaine de guerre. L’hiver vient de faire irruption au Moyen-Orient, et ici, c’est la saison des fraises.
Comment ne pas les oublier
Léa Taieb et Lucie Spindler ont chacune participé à une action de collage des affiches d’otages, dans deux arrondissements différents de Paris. Elles racontent cette expérience dans un texte à deux voix.
Pourquoi j’ai quitté la France
Pour la première fois j’avais senti le changement, le basculement de la contestation à la haine, de la protestation à la violence gratuite, sans fondement et sans limite.
Aux sources de l’antisémitisme contemporain
L’antisémitisme que nous croyions un bruit de fond, un murmure sinistre rarement assumé par ses auteurs est aujourd’hui un vacarme. Alors, comment en sommes-nous arrivés là ?
Pleurs en lui-même, pleurs sans langage et sans voix
Je refuse de penser que les Juifs ont à être seuls parce qu’ils ont peur, je refuse ce repli communautaire auquel nous sommes tous en train de nous astreindre malgré nous.
Féminisme: l’exception juive
Le Nous Toutes clamé depuis des années devient un Nous Toutes sauf si vous êtes juive.
Otages: les murs de l’espoir à Tel Aviv
“Cette galerie-mémorial est triste, mais elle n’est pas porteuse d’angoisses. On ressent au contraire l’espoir du retour des enfants.”
Vivian Silver, mort d’un poème
Vivian Silver a été tuée aux premières heures de l’attaque du 7 octobre en Israël, par des abrutis qui ne voulaient pas laisser briller cette lumière, celle qui donne espoir, celle qui empêche de dormir.
“Quelque chose qui vacille”
On n’a même pas réfléchi à quelque chose qui nous semblait évident: le jour de ces assassinats, qu’est-on allé protéger? Des synagogues. En quoi est-ce logique?
Deuxième carnet de guerre
J’avais besoin de dormir, énormément. Comme un bébé. Les bébés, ils dorment presque toute la journée. C’est parce qu’ils absorbent beaucoup d’information. Ils apprennent la vie. Moi aussi. Depuis trois semaines, j’apprends à vivre en guerre.
Je ne reconnais plus personne
Après tout, c’est juste Instagram. Les gens s’intéressent au Proche-Orient entre l’ouverture de la saison de la raclette et la publication du livre de Britney Spears.
Parasha Lekh Lekha – La nuit n’est jamais complète
À 75 ans, malgré le deuil, malgré la douleur, Abraham parvient à entendre une voix lui chuchoter que tout n’est pas fini.
Perdre sa voix
8 heures, pendant 8 heures seulement. Voilà ce qui arrive lorsque Israël échoue à se défendre pendant 8 heures. Un pogrom.
Jewish Lives Matter too
Le Hamas n’a fait aucune distinction entre les Juifs noirs, bruns ou blancs, il a assassiné des personnes de toutes les couleurs, uniquement parce qu’elles étaient juives.
Il ne devrait y avoir aucune contradiction entre s’opposer fermement à l’occupation israélienne et à la crise humanitaire à Gaza, et condamner sans équivoque des actes brutaux de violence contre des civils innocents en Israël
Triste comme un chien en Israël
Les chiens des kibboutz attaqués, orphelins de leurs maîtres. On dit que leurs pleurs s’entendent à des kilomètres.
Carnet d’une semaine de guerre
Demain, la guerre aura commencé depuis une semaine. Plus que jamais, maintenant, ici, je sais que tout est possible.
Après la colère et le deuil, songe d’une paix salvatrice
Dans quelques semaines, dans quelques mois, il faudra aussi donner aux Palestiniens une raison d’espérer, plutôt que de perpétuer le cycle de la haine.
Écoute Israël !
Garde-toi de tomber dans le piège infernal que te tend l’ennemi. Arrête. Garde la tête froide. Attends.
Tout a changé, c’est pourquoi il faut changer aussi
Les antisionistes devraient soutenir Israël ; les sionistes reconnaître que leur idéologie a failli.
“Encore vraiment juste un instant”, la lettre bouleversante d’un artiste israélien du kibboutz Be’eri
La réalité est soudain venue m’enseigner une sévère leçon: qui aurait pu s’imaginer suppliant ses enfants de ne pas faire de bruit, de ne pas bouger, tandis que des coups de feu étaient tirés tout autour de nous?
